L’Occident n’a eu aucun moyen politique ou juridique pour donner des injonctions à la Syrie, quitte à la libérer où de se libérer de son président Bachar Al Assad. L’agenda politique de l’Occident n’a pas été celui de la logique bédouine de nos pays arabes.
Toute la communauté internationale s’inquiète pour la Syrie, sauf le monde arabe. Parce que les arabes savent que la logique bédouine allait l’emporter sur les résolutions des nations unies et les vœux pieux de la communauté internationale.
Cette logique bédouine a été résumée par l’ancien président du Liban, Amine Gemayel qui disait « si je suis fort, pourquoi chercherais-je un compromis ? si je suis faible, je n’ai rien à me mettre sur la table pour le compromis ». Pendant très longtemps, Bachar al Assad était trop faible et n’avait donc rien à mettre sur la table pour négocier.
Avec l’appui des russes et la nouvelle offensive sur Alep, il sera bientôt trop fort pour chercher un compromis. Ce langage de la force s’impose à celui de la démocratie, qui pour ces sociétés fermées s’apparente à l’anarchie.
Et dans les traditions arabes, il est dit, « soixante ans de tyrannie est préférable à un jour d’anarchie ». Avec la tyrannie qui règne en Syrie, beaucoup d’arabes syriens, regrettent, la tyrannie sanguinaire d’Assad avant le printemps arabe.
Aussi bien les rebelles et que Assad, savaient que la logique bédouine allait l’emporter. Ce qui fait que les acteurs du conflit syrien, les négociations n’étaient que la continuation de la guerre par d’autres moyens.
Cette résurrection politique et militaire d’Assad, marque aussi le retour de la puissante Russie qui a été un tournant dans le conflit. La politique de Moscou a au moins le mérite de la clarté contrairement aux américains qui veulent faire partir Assad sans pour autant prendre le risque de renforcer les islamistes. Après la grande offensive sur Alep, Assad va partir à l’assaut de la forteresse de DAESH pour se donner un supplément de légitimité.
Il est tout à fait intéressant qu’aucune puissance occidentale ne pose plus son départ comme préalable à toute solution. En changeant le rapport de force militaire, Assad est passé de « problème », à une partie de la solution.
La politique du président syrien, confirme Clausewitz, parce que la « la guerre en Syrie est une continuation politique par d’autres moyens ». La logique bédouine a permis au guide syrien de faire tomber ses adversaires tapis dans l’ombre et aux autres adeptes de la dissimulation à devoir tomber les masques. C’est un grand paradoxe, Assad a été sauvé par l’épouvantail Daesh et ses excès.
ADN
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