Coronavirus : plusieurs pays se ferment aux Chinois, "une panique inutile" selon Pékin
/ Asie-Pacifique
Des passagers arrivant de Chine à l'aéroport de Chigago, le 24 janvier 2020. © Kamil Krzaczynski, Reuters
Les États-Unis et plusieurs pays asiatiques ont pris des mesures strictes pour empêcher l'entrée sur leur territoire d'étrangers venus de Chine, où le coronavirus a déjà fait 259 morts, selon un dernier bilan publié samedi. Pékin appelle à ne pas céder à la panique.
L'épidémie de coronavirus, apparue dans le centre de la Chine, a fait 259 morts dans l'ensemble du pays, selon le dernier bilan arrêté au soir du 31 janvier, alors que plusieurs pays ont décidé de restreindre l'accès à leur territoire aux étrangers ayant récemment voyagé en Chine.
Les États-Unis ont déclaré, vendredi, l'état d'urgence sanitaire et annoncé qu'ils refusaient l'entrée sur leur territoire aux ressortissants étrangers s'étant rendus en Chine. Par ailleurs, tous les ressortissants américains ayant voyagé au cours des deux semaines écoulée dans la province chinoise du Hubei, foyer de l'épidémie, seront placés à l'isolement pendant 14 jours - soit la période d'incubation, selon des représentants.
Washington emboîte ainsi le pas de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), qui a qualifié jeudi d'urgence de santé publique de portée internationale l'épidémie du virus 2019-nCoV.
Liaisons aériennes suspendues
Les États-Unis sont parmi les quatre pays dans lesquels des cas de transmission du virus ont été signalés, d'après l'OMS. Un septième cas a été confirmé dans le pays vendredi, en Californie.
Les trois principales compagnies aériennes américaines, United Airlines, Delta Air Lines et American Airlines ont annoncé vendredi la suspension de leurs liaisons vers la Chine continentale.
"Panique inutile"
En Asie, le Vietnam a annoncé la suspension des visas de tourisme pour tous les Chinois et les étrangers ayant séjourné en Chine durant les deux dernières semaines. Singapour et la Mongolie ont aussi suspendu l'entrée de l'ensemble des voyageurs en provenance du territoire chinois.
"Il n'est pas nécessaire de paniquer inutilement, ni de prendre des mesures excessives", a estimé l'ambassadeur chinois à l'ONU à Genève, Xu Chen, déclarant que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) fait "pleinement confiance à la Chine".
Critiqué par de nombreux Chinois, qui accusent les autorités d'avoir tardé à publier des informations sur le virus, le principal responsable politique de Wuhan a avoué "se reprocher" d'avoir ordonné trop tardivement des restrictions aux déplacements. "Je suis envahi par un sentiment de culpabilité, par les remords", a confié Ma Guoqiang, le secrétaire local du Parti communiste chinois (PCC).
La Commission nationale de la Santé a indiqué que 11 791 cas de contamination avaient été recensés, soit 2 102 supplémentaires dans le pays par rapport à la veille. Quarante-cinq nouveaux décès ont été signalés vendredi dans la province du Hubei, foyer de l'épidémie, a-t-elle précisé.
Avec Reuters et AFP