Après trois jours de festivités, la cinquième édition du Festival à Sahel ouvert (Faso) a pris fin, le dimanche 16 février, à Mboumba (département de Podor). L’événement, célébrant cette année ses dix ans, a été marqué par les prestations majestueuses des têtes d’affiche. Baba Maal et Wasis Diop ont fait vibrer la scène aux côtés des artistes Ilam et Titi.
£Par Ibrahima BA (Envoyé spécial)
Quand on quitte le centre du village, il faut faire à peine un kilomètre à pied pour rallier le podium, construit sur un espace lunaire. Après son inauguration en 2018, l’infrastructure a été choisie pour accueillir l’ouverture de la cinquième édition du Festival à Sahel ouvert (Faso). En cette soirée de vendredi 14 février, la nuit est étoilée certes, mais Mboumba, localité située au nord du Sénégal (Podor, région de Saint-Louis), peine encore à s’extirper des «griffes» de l’obscurité. Tout est sombre ou presque. Le long des rues, l’éclairage public est défectueux. Les lampadaires tardent encore à s’allumer. Difficile pour les visiteurs de slalomer entre les amas de gravats éparpillés çà et là, pour se frayer un chemin au milieu de ce désordre. À cause des travaux sur la route nationale 2, accéder au site aménagé pour la cérémonie d’ouverture du Faso relève d’un vrai parcours du combattant. Cependant, rien ne semble entamer l’ardeur des festivaliers. Certains ont bravé près de 600 kilomètres séparant la capitale, Dakar, à ces confins du pays.
Cette année encore, la commune a changé de visage, le temps de ces trois jours. Les vastes espaces sablonneux du village ont reçu des coups de balai. Les habitants ont ouvert leurs maisons aux festivaliers. Dans un élan d’altruisme et de partage, certains ont même renoncé à leurs lits pour les céder aux hôtes. L’enthousiasme et la joie sont contagieux dans cette partie du Fouta. Il suffit d’y mettre les pieds pour sentir ce contraste existant entre les villes et les campagnes. À Mboumba, il n’y a ni auberge ni hôtel encore moins de restaurant. Les festivaliers sont accueillis directement par les autochtones. «Le festival a changé beaucoup de choses ici. Au regard de son importance, on aurait aimé qu’il ait lieu tous les ans», plaide Fama Demba Sy, très heureuse de s’occuper d’un groupe qui a élu domicile chez elle, le temps de l’événement.
Lancé en 2010, le Faso a permis, au fil des années, à la localité de s’ouvrir au monde, tout en bâtissant une véritable chaîne locale de solidarité. C’est d’ailleurs l’un des secrets du succès de ce rendez-vous culturel et de communion devenu incontournable. Le Faso, comme le rappelle son directeur artistique, Xavier Simonin, est devenu un modèle de développement par la culture. C’est l’un des rares événements culturels périodiques à ne pas bénéficier d’une subvention du ministère de la Culture et de la Communication. Pourtant, depuis dix ans, il œuvre sans cesse pour le développement économique et social de Mboumba à travers des activités comme la préservation de l’environnement, la formation des jeunes, des campagnes de sensibilisation contre certaines maladies, des consultations médicales gratuites.
L’appropriation de cette manifestation par les populations est une réalité, avec une réelle implication de ces dernières dans les projets de développement. Pour cette édition, l’association Globe, initiatrice du Faso, célèbre une décennie d’engagement permettant l’accès à la culture en «grande ruralité». L’anniversaire est fêté en grande pompe avec une belle programmation artistique, réunissant des générations de musiciens et des musiques différentes. La prouesse réussie par les organisateurs en décrochant deux géants de la musique, Wasis Diop et Baba Maal, a permis de donner un cachet exceptionnel à l’édition de cette année.
Wasis et Ilam en lever de rideau
Tête d’affiche de la cinquième édition du Festival à Sahel ouvert, Wasis Diop, premier à passer devant le public, vendredi 14 février, a assuré, comme d’habitude, son show. Il a, pendant deux heures, parcouru une partie de sa riche trajectoire musicale. Guitare en bandoulière, vêtu d’une chemise blanche, le musicien a tenu son auditoire en haleine. Dans une promenade musicale entraînante, celui qui découvrait pour la première fois le Faso a réussi à établir une véritable connexion avec son public. Entre jazz et reggae, le virtuose musicien a fait danser la foule. Un moment de grâce, de sonorités, de couleurs et de ferveur. Terminant son spectacle par le titre «Digué» (la promesse en français), il a envoyé un message fort à la centaine de spectateurs qui ont eu le privilège d’assister à ce moment d’exception.
À sa descente de la scène, Wasis a magnifié cette initiative qui apporte du bonheur aux populations depuis maintenant une décennie. «Ce festival est magnifique. Il s’inscrit dans quelque chose que je sens. Avec l’art et la création, on peut tirer les décisionnaires, les politiques. On n’a pas d’argent à donner, mais on est là pour donner de la lumière, faire rêver les gens», avance-t-il. Dans un monde de plus en plus difficile, le musicien pense au rôle fondamental des artistes car, selon lui, seul l’art peut sauver le monde.
Après Wasis, le jeune artiste sénégalais vivant au Canada, IIam, avait la lourde tâche de lui succéder sur scène. Mais il n’a pas déçu. Originaire de la contrée, il a principalement chanté dans la langue locale, le pulaar. Ce qui lui a valu des applaudissements nourris à la fin de sa prestation. Régalant à coup de blues, de rock et de reggae. Ilam est un artiste fortement marqué par la diversité. Il a profité du concert pour reprendre une partie de son nouvel album «Néné», lequel est un hommage à sa mère et à toutes les femmes du monde de façon générale. Ce festival est, pour lui, un retour aux sources, une occasion de partager sa musique avec sa communauté.
Baba Maal enchante le public
Programmé la nuit du samedi au dimanche 16 février, Baba Maal, parrain du Faso 2020, a illuminé la scène. Dix ans après son dernier concert à Mboumba, il a remonté sur le plateau pour le plus grand bonheur des populations locales qui ont très tôt occupé le site devant abriter le concert. Certains sont venus des localités environnantes dont Diongui, Thikiti, Pété, Lougué, Galoya, Mbolo, Méry. Ici, voir le leader du Dandé Leñol sur scène est un prodige incroyable que personne ne veut rater. L’artiste est considéré comme le porte-étendard de la culture du Fouta. En effet, ce qui a aidé à la réussite de la musique de Baba Maal, c’est surtout le fait d’avoir été une musique du terroir fortement ancrée dans les valeurs culturelles des communautés. Durant le concert, il a survolé son répertoire depuis 1985. Des chefs-d’œuvre impérissables qui restent encore intactes. «Hayo mi Dagni» avec lequel il a ouvert le bal a très vite annoncé les couleurs d’une soirée exceptionnelle. D’autres chansons comme «Toro» ont permis à l’artiste de rappeler à la jeune génération toute la richesse culturelle de cette partie du Lao. Avec moins d’acoustique et de a capella, Baba Maal a entraîné le public dans une ambiance fortement rythmée. L’amour était aussi au rendez-vous avec son mythique titre «Chérie» qui a plongé une bonne partie du public dans de doux souvenirs. Entre délires et félicité, ses chansons ont drainé un flot d’émotions. Avec «African Woman», l’artiste termine le spectacle sur des notes de Salsa. Un hommage aux femmes africaines et de son pays. Des femmes qui sont sources de vie, de développement.
Titi, la touche féminine du Faso
Très attendue pour avoir été la seule artiste féminine de ce calibre à donner un spectacle, dix ans après le lancement de la première édition du Festival à Sahel ouvert, Titi voulait sûrement marquer de son empreinte l’événement. Chose qu’elle n’a point manqué. Devant les centaines de spectateurs, la chanteuse a profité du privilège qui lui a été fait de clôre l’édition 2020 du Faso pour offrir un spectacle de haute facture.
Seulement, il fallait, pour les festivaliers, patienter jusqu’à 01h du matin pour la voir monter sur scène. Elle est tout de suite saluée par les hourras du public. Malgré la distance séparant Dakar de Mboumba, la chanteuse semble très bien appréciée. Sa séduisante voix a convaincu jusque dans les confins du Fouta. Titi a partagé avec les populations de Mboumba et environs les célèbres titres qui l’ont propulsée sur la scène musicale. Elle a ensuite clôt son spectacle par les chansons de son dernier album «Ay Nammante leu», sorti en 2019. Sur le podium monté en bordure du fleuve, le temps semblait s’arrêter pour les fans qui n’ont pu voir les minutes s’égrener. Pour ce concert de clôture, Titi s’est fortement préparée, enchaînant les morceaux et les pas de danse avec de l’énergie à revendre.
I. BA
Les populations sensibilisées sur les enjeux liés à la gestion de l’eau
Au-delà de la riche programmation artistique, le Festival à Sahel ouvert a consacré, cette année, des échanges sur les questions liées à l’eau, sous la houlette de l’éminent intellectuel sénégalais Professeur Souleymane Bachir Diagne. Organisé autour du thème : «L’eau et la paix», ces discussions s’inscrivent en droite ligne du Forum mondial de l’eau que le Sénégal accueillera en 2021. Pour le Professeur Diagne, qui a animé les débats, il faut qu’il y ait un partage des sommes de connaissances, l’éducation et la diffusion d’informations sur cette question. À cela s’ajoute le sens de la responsabilité et de la durabilité. En effet, les questions liées invitent à une réaction prospective. Pour le Pr Diagne, il y a lieu de «faire humanité ensemble». Les discussions se sont déroulées en présence de Geneva Water Hub, centre de portée mondiale spécialisé sur l’hydropolitique et sur la diplomatie de l’eau, rattaché à l’Université de Genève.
D’ailleurs, à la suite des échanges, un spectacle musical intitulé «Symphonie pour l’eau et la paix» a été interprété par le «Blue peace quintet», avec la participation de la chorale de Mboumba dirigée par l’artiste Gabi Ba. Présentée lors de la première partie du concert de Baba Maal, cette musique est composée par des artistes issus de la Suisse (Mich Gerber), du Sénégal (Alune Wade), du Costa Rica (Carlos Guzman) et de la Jordanie (Tarek Youni). «La Symphonie pour l’eau et la paix» veut devenir un «symbole puissant et une inspiration aux efforts pour faire de l’eau une source de coopération et de paix», selon Geneva Water Hub,
À Mboumba, la question de l’eau est centrale. La localité se trouve non loin du lit du fleuve Doué.
I. BA
XAVIER SIMONIN, DIRECTEUR ARTISTIQUE DU FASO
Entre comédie et humanité
Il a choisi de partager ses rêves et de mobiliser ses pairs au service de la bonne cause. Comédien professionnel depuis 25 ans en France, Xavier Simonin, directeur artistique du Festival à Sahel ouvert, est un artiste foncièrement humaniste.
Quand Baba Maal l’appelait, samedi soir, sur scène, la foule monstre devient d’un coup plus excitée. L’on ne se contenta pas seulement de l’applaudir, certains criaient son nom à tue-tête. Avec Xavier Simonin, c’est l’histoire d’une sorte de «séraphin» venu d’ailleurs pour illuminer un village qui, il y a quelques années, luttait pour sortir de l’anonymat, malgré un passé flamboyant. Dans la localité, il est un héros. Le directeur artistique du Festival à Sahel ouvert (Faso) est dans tous les cœurs. L’amour que lui vouent les populations s’explique à juste titre. Il y a dix ans, il lançait, avec un groupe d’artistes, le Faso. Une manifestation culturelle sous forme de biennale qui a permis de mettre en lumière un modèle de développement par la culture en «grande ruralité et unique» en son genre sur le continent. Aujourd’hui, Xavier et ses pairs ont réussi, à travers ce festival, plusieurs réalisations sur le plan de la formation et des infrastructures ainsi que de l’appui au développement des initiatives personnelles. À Mboumba, il court sans jamais s’arrêter. Il est au four et au moulin, et est sollicité un peu partout. L’homme veut s’assurer que tout va bien. Xavier est de ces âmes dont le bonheur se confond à celui des autres. Un humaniste au vrai sens du mot. Il croit fortement à la possibilité de faire bouger les choses par la culture, par les artistes qui, au-delà d’être des passeurs d’émotion, sont aussi des acteurs clés de toute émergence. Quelle fascinante inspiration ! Surtout qu’en Afrique, depuis la vague des indépendances, les programmes de développement pensés par les politiques tardent encore à trouver leur efficacité. «On est en mécénat actif sur le développement, sur les avancées. Au-delà de notre force de proposition créatrice, nous sommes une force de proposition de projets. Nous sommes une réunion d’artistes qui se sont emparés du sujet de développement en disant : est-ce qu’on n’a pas une valeur ajoutée dans notre capacité à mobiliser des êtres humains lors des concerts, des projections de cinéma pour faire passer des messages et surtout générer l’industrie culturelle et créative. C’est-à-dire tous ces métiers composant un évènement ou les créations artistiques», explique-t-il.
Xavier Simonin a un lien particulier avec l’Afrique pour y avoir grandi. Depuis plus de 30 ans, il est régulièrement au Sénégal. Son histoire d’amour avec ce peuple a été surtout tissée au sein des communautés, dans la ruralité. «J’entretiens un lien amical et d’intimité avec les populations. Ceci s’est transformé en lien de projet partagé avec la communauté villageoise de Mboumba. C’est un lien très fort. Bien que je vienne de France, on est toujours là à courir ensemble derrière les mêmes réussites. On est fait pour se compléter», justifie-t-il.
Comédien professionnel
Le directeur artistique du Faso, qui est comédien professionnel en France depuis 25 ans, est aussi un bénévole de l’association Globe. Laquelle a réussi un modèle de développement par la culture, sans attendre un quelconque concours de l’État. «Nous n’attendons pas spécialement des décrets ou des subventions publiques. Nous avons décidé d’agir en temps réel et tout ce qui peut enrichir cette démarche est bienvenu», précise Xavier qui attribue le secret de la réussite du Faso aux villageois. «Si la communauté n’était pas persuadée que cela valait le coup de se mettre ensemble pour déclencher quelque chose, ça n’aurait jamais marché. Tout seul, je ne pouvais rien faire. La clé du succès, c’est l’envie partagée d’un village ou de certains représentants d’un village vis-à-vis de ce projet et de tout faire afin qu’il se réalise. Je ne suis qu’un des éléments de ce projet», soutient-il, avec beaucoup de modestie. Cependant, force est de reconnaître que si le Faso tient depuis dix ans, c’est en grande partie grâce au fervent engagement de ce comédien qui a réussi à convaincre tous ceux qui sont dotés d’humanité et prêts à servir sans se servir. En cinq éditions, soit dix ans, le Festival est devenu un évènement phare pour avoir accueilli près de 300 artistes et 50 000 festivaliers. Non sans oublier les actions médicales en faveur des populations ainsi que l’implication de quelque 900 bénévoles. Dix ans seulement. Mais que de chemin parcouru pour un festival qui doit tout au bénévolat. La volonté de Xavier est de l’inscrire dans la durée. Il vient de franchir une décennie. N’est-il pas déjà une bonne raison d’être fier ? Sauf que Simonin aime les gros défis.
I. BA
BAABA MAAL, LEAD VOCAL DU DANDE LEÑOL
«La culture pulaar magnifie le travail»
Figure emblématique du Fouta, Baaba Maal, parrain de la cinquième édition du Faso, rappelle la place fondamentale qu’occupe la culture dans le développement des terroirs.
Votre êtes le parrain de la cinquième édition du Festival à Sahel ouvert. Quel regard portez-vous sur une telle manifestation ?
Je salue d’abord l’engouement de la population pour ce festival. Je sais que c’est un très grand challenge. Je félicite aussi les initiateurs, Xavier Simonin et tout son staff. Lors de chaque édition, il y a un thème qu’on essaie de mettre en avant. Cette année, il a été question de l’importance de l’eau. Je suis de la région du fleuve. Les questions de l’accès à l’eau et de la sécurité des ressources hydrauliques m’interpellent comme beaucoup d’autres personnes. C’est pour toutes ces raisons que je suis venu participer à cette cinquième édition. Aussi, j’étais là lors du lancement de la première édition. On ne savait pas si cela allait continuer. Les gens avaient émis le souhait de voir ce festival grandir et devenir très important pour cette localité.
Ces dernières années, vous êtes davantage sur le terrain du développement avec votre organisation «Nanka». Est-ce une demande des populations ?
Je dirais que j’en avais besoin, car je sentais quelque part que les populations étaient très conscientes que le «Dandé Leñol» les a accompagnées pendant des années. Je sentais qu’elles aspiraient à quelque chose, je ne dirais pas de plus important que la culture, mais une suite logique de ce que la culture avait réalisé en leur compagnie, en l’occurrence le développement. C’est une population qui est consciente qu’elle a tous les atouts pour créer un développement durable qui commence à partir du terroir. Pour moi, cela ne peut être accompagné que par la culture. Dès l’instant que je me retrouvais parmi l’une des personnalités culturelles qui pouvait polariser les gens dans n’importe quel secteur, je me disais que c’est une opportunité pour être un leader dans le développement. Et ce, d’autant plus que le «Dandé Leñol» a toujours fait du développement, mais de façon informelle. Tous les concerts qu’on a eu à donner au stade Amadou Barry de Guédiawaye ou les tournées organisées dans le Fouta Toro, pendant plus de 25 ans, ce sont des associations de villages qui avaient des projets de développement, qui nous interpellaient. Nous étions là à les regarder prendre l’argent récolté pour acheter des tables-bancs, construire des centres de santé… Au finish, je me suis dit : pourquoi n’allons-nous pas créer une entité ? Ce sera beaucoup plus respectable. C’est comme ça que «Nanka» a été créé pour pouvoir d’abord parler avec l’État du Sénégal en tant qu’entité de développement et nos partenaires à l’extérieur que j’ai accompagnés pendant des décennies.
Quel est, aujourd’hui, le degré d’implication de l’action culturelle dans le développement au Fouta ?
On nous considère comme des entités commerciales, mais nous avons entre les bras une culture qui a toujours été là pour accompagner le développement. C’est cela que nous sommes en train de perpétuer. Ce n’est pas nouveau quand on utilise la culture pour dire à la population de venir répondre… Mon ami Mansour Seck le dit très souvent : «Dansons, chantons mais disons toujours ce qui peut être profitable pour nos communautés». La culture pulaar, c’est une culture qui chante la nature, le mouvement des saisons, le mouvement des gens à partir des saisons, le Diéri, le Walo. Elle magnifie le travail, mais aussi donne le ton par rapport au développement. On est dans une nouvelle ère de développement où il y a les barrages, l’irrigation. Il faut faire l’agriculture sous une autre forme, en introduisant la technologie pour être plus compétitif. Si l’administration, le gouvernement ainsi que tous ceux qui ont des projets sur le plan du développement, ne mettent pas la culture sur le devant de la scène avant de commencer, ils vont passer à côté. C’est la culture qui doit venir faire le plaidoyer au niveau des populations. Si elle n’est pas mise en avant, ces dernières ne comprendront pas le pourquoi de certains projets, même s’ils sont très bénéfiques pour elles. Un festival de ce genre donne une place importante à la culture comme vecteur d’information et de plaidoyer.
Propos recueillis par Ibrahima BA