Business angel : Marc Ménasé fait grandir les start-up
Paris Match
Marie-Pierre Gröndahl
De g. à dr. : Julie Chapon (Yuka), Edouard Morhange (Epicery), Noélie Balez (Pampa), Arthur Reboul (Leeto), Nicolas Morschl (Bonsoirs), Angélique d’Esclaibes (Epycure) et Marc Ménasé, fondateur de Founders FutureVirginie Clavières / Paris Match
Yuka, Epicery, Pampa… En plein cœur de Paris, Founders Future couve de jeunes pousses hors de la « tech » traditionnelle.
Des associés célèbres – Laurent Dassault, Alexandre Arnault, Romain Afflelou, Alexandre de Rothschild… – appuyés par Crédit mutuel Arkéa, une équipe de trente personnes, 40 millions d’euros levés en 2019 et 300 mètres carrés dans le quartier historique des start-up à Paris, République. C’est la formule gagnante définie par Marc Ménasé, 38 ans, et déjà beaucoup de succès entrepreneuriaux à son actif. Cet ancien de HEC, qui a été voiturier et conseiller en télémarketing pendant ses études, a démarré il y a plus de quinze ans avec la création de l’agence Web Nextedia, pour devenir au fil du temps un investisseur professionnel. « J’entame, depuis 2018, ma quatrième vie d’entrepreneur avec Founders Future, explique ce père de deux enfants. Dans ce domaine, je crois à la valeur de l’expérience, échecs et réussites confondus. Les heures de vol permettent d’analyser les projets avec un autre regard et davantage de profondeur. »
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A raison de quelque 500 dossiers reçus chaque mois, trente à cinquante rendez-vous organisés avec des créateurs d’entreprise pour un à deux deals mensuels, son incubateur personnel Future House se situe aux antipodes de la gigantesque Station F de Xavier Niel, mais ne s’en développe pas moins très rapidement. Son principe clé ? N’investir que dans des activités et des modèles compréhensibles « au quart de tour » en intervenant au stade primordial de l’amorçage pour « bâtir la colonne vertébrale de l’entreprise » pendant ses trois premières années. Parmi elles, une place de marché en ligne pour des commerçants de quartier avec Epicery, Pampa pour des fleurs vendues sur le Web et livrées à vélo, Papier Tigre et sa papeterie personnalisée, la pépite Yuka, déjà 16 millions de visiteurs dans la notation des produits alimentaires et cosmétiques, ou encore Bonsoirs, pour le linge de maison en ligne.
Marc Ménasé et ses associés investissent entre 500 000 et un million d’euros dans chacun des dossiers retenus
« Beaucoup de jeunes fondateurs de start-up se focalisent sur les levées de fonds, estime-t-il. Mais c’est la capacité opérationnelle qui fait la différence. Les mêmes idées jaillissent au même moment par milliers dans le monde. Celles qui se concrétisent reposent sur la qualité de l’exécution. » Pour Arthur Reboul, à la tête de Leeto (logiciel pour les comités d’entreprise), avoir été choisi par Founders Future permet de bénéficier – au-delà de l’investissement financier – d’un « sparring-partner » et d’une équipe polyvalente. Pour Angélique d’Esclaibes, dirigeante d’Epycure (compléments alimentaires), appartenir à ce club d’entrepreneurs lui est indispensable : « Je peux non seulement avoir un appui technique mais aussi dialoguer avec d’autres créateurs. »
Marc Ménasé et ses associés investissent entre 500 000 et un million d’euros dans chacun des dossiers retenus (40 % en France, 40 % en Europe et 20 % aux Etats-Unis), avec la volonté d’être un actionnaire de long terme. « Nous avons choisi 26 entreprises en moins de deux ans », détaille-t-il, dont certaines repérées en direct sur Instagram. D’ici à la fin de l’année, Founders Future devrait doubler sa capacité financière, avec 100 millions d’euros levés.