25-08-2021 16:33 - Mauritanie : les mauvais résultats du Bac relancent le débat sur les langues nationales

mer, 25/08/2021 - 19:48

25-08-2021 16:33 - Mauritanie : les mauvais résultats du Bac relancent le débat sur les langues nationales

 

Kassataya - Des associations culturelles nationales aux partis de l’opposition en passant par les réseaux sociaux, tout le monde s’accorde à dire qu’il est urgent de changer le système éducatif mauritanien à bout de souffle dont les résultats d’année en année suscitent des inquiétudes.

Les mauvais résultats du BAC confirmés même par le ministre de l’Éducation nationale relancent l’impérieuse nécessité d’enseigner les langues nationales dans un pays où cohabitent des communautés linguistiques différentes.

Après 60 ans d’indépendance et six réformes, ce n’est pas la pandémie qui est aujourd’hui la seule responsable d’un système éducatif qui aboutit à 8 pour cent de réussite toutes séries confondues en 2021.

Ce système moribond qui continue de fournir des abandons massifs à l’école publique qui forme depuis des années, des milliers de jeunes chômeurs en difficulté sur le marché du travail et des cancres en terminales et dans les universités mauritaniennes. C’est ce système à deux vitesses qui favorise l’excellence des écoles militaires et les écoles privées qui est pointé du doigt par les observateurs.

Un système éducatif à bout de souffle tournant le dos à la diversité socioculturelle. L’histoire retiendra la seule tentative d’enseigner les langues nationales (arabe, pulaar, soninké et wolof) en 1979 et qui sera interrompue en 1989 sous le régime de Ould Taya qui va accélérer le processus d’arabisation du pays et initier le génocide des négro-mauritaniens de la vallée.

La constitution de 1991 avait tranché en faveur de la langue arabe devenue la seule langue officielle et le pulaar, le soninké et le wolof comme étant des langues nationales Il s’agit d’un non-retour à la réintroduction des langues nationales dans le système éducatif écornant ainsi la cohabitation.

L’hécatombe des résultats de cette année est la résultante d’une politique négationniste de la culture négro-africaine portant ainsi atteinte à l’unité nationale et à la cohésion sociale.

Face à cette politique d’exclusion et de marginalisation, l’opposition et les associations nationales culturelles tirent la sonnette d’alarme pour une refonte de l’Education nationale qui devra passer par l’apprentissage des langues nationales à l’école.

Cherif Kane