Donald Trump: Les raisons d’une chute brutale !

lun, 09/11/2020 - 09:47

Donald Trump: Les raisons d’une chute brutale !

Renversé par le candidat démocrate, Joe Biden, à l’issue du scrutin présidentiel du 3 novembre après l’annonce des résultats de la Pennsylvanie par plusieurs médias, le désormais ex-homme fort des Etats-Unis d’Amérique, Donald Trump, a fait face, durant son mandat, à un certain nombre d’obstacles. Ils ont fini par ne lui laisser aucune chance de rempiler à la Maison Blanche. 

Il est le quatrième président à n’avoir pas pu rempiler à la tête des Etats-Unis après Gerald Ford (1974-1977), Jimmy Carter (1977-1981) et George Bush Père (1889-1993). Donald Trump, «surpris» par l’ancien sénateur démocrate, Joe Biden, avait pourtant vu son image abîmée, depuis longtemps, par notamment des crises sanitaire, sociale et politique. Des faits qui ont semblé précipiter sa chute libre, dès son élection, en 2016, au détriment de Hillary Clinton.

Cette tendance avait été confirmée par l’aggravateur de sondages du site RealClearPolitics qui révélait, en juin 2020 déjà, que le taux d’approbation du président américain chutait de 47 % à 42 % pendant cette période alors que les avis contraires ont augmenté dans la même proportion. Les moyennes des mesures d’intentions de vote calculées par RealClearPolitics montraient que son adversaire démocrate, Joe Biden, dispose au 10 juin d’une avance deux fois supérieure à celle d’Hillary Clinton à la même date en 2016 (8,1 points contre 3,8). Qu’est-ce qui explique cela ?

«L’enquête russe»

Il faut dire que les soucis ont démarré pour Donald Trump, dès les premiers mois de son magistère. Ce qu’il est convenu d’appeler «l’enquête russe» a empoisonné sa présidence depuis son arrivée à la Maison Blanche, début 2017. En effet, un procureur spécial du nom de Robert Mueller a été nommé, en mai 2017, pour rechercher «tout lien et/ou coordination entre le gouvernement russe et des individus associés à la campagne de Donald Trump» dans la présidentielle 2016 (contre Hillary Clinton). Ce, pour se prononcer sur une éventuelle obstruction de la justice par le président des Etats-Unis. Une enquête qui pourrait déboucher sur la révélation de crimes fédéraux, la mise en cause de proches de Donald Trump ou du président lui-même, voire sur un impeachment du 45e président des États-Unis. Même si à coups de tweets et de déclarations tonitruantes, ce dernier a toujours démenti toute «collusion», dénonçant, dans la foulée, une «chasse aux sorcières».

Mais, il sortira plus tard indemne de cette procédure judiciaire et pour cause ! Jeudi 25 juillet, Donald Trump exulte. Car, la veille, l’audition à la Chambre des représentants du procureur spécial Robert Mueller avait déjà mis un terme définitif à la fameuse «enquête russe». Sur son compte Twitter, il s’en félicite bruyamment. A l’en croire, le voilà innocenté de ces «accusations».

Question des Noirs américains

L’autre fait qui semble ne pas jouer en faveur du magnat de l’immobilier face à Jeo Biden, c’est sa politique envers les «hommes de couleur» particulièrement les Afro-Américains. En effet, durant ses quatre années de règne, et même bien avant, il a plusieurs fois été accusé de raciste. En 2011 déjà, lorsqu’il  envisageait de se présenter à l’élection présidentielle de 2012 contre Barack Obama, Donald Trump accusa ce dernier de ne pas être né sur le territoire américain, mais au Kenya, ce qui de fait l’aurait rendu inéligible à la présidence des États-Unis. Il lui enjoignit, à cet effet, de fournir un certificat de naissance et de citoyenneté américain.

Il déclare souvent qu’il est la personne la moins raciste parmi toutes celles réunies avec lui dans un même endroit. Une formule maladroite qui implique que tout le monde est raciste et qui est franchement désobligeante pour ceux qui sont présents. Sur ce plan, Trump ne parvient pas à convaincre.

En juillet 2019, la Chambre des représentants, à majorité démocrate, avait «condamné fermement les commentaires racistes du président Donald Trump légitimant et accentuant la peur et la haine des nouveaux Américains et des personnes de couleur». En cause, dans une série de tweets, le tempétueux milliardaire républicain avait conseillé à plusieurs élues, dont trois sont nées aux Etats-Unis, de «retourner» dans «ces endroits totalement défaillants et infestés par la criminalité dont elles viennent». Le républicain avait, plus tard, intensifié ses attaques le lendemain, les accusant de «haïr» l’Amérique.

Ce sentiment aurait été aggravé, selon certains observateurs américains, par sa mollesse face aux brutalités policières envers les Noirs Américains, ce qui a inéluctablement laissé des traces indélébiles dans l’esprit des minorités noires. L’affaire qui semble le plus émouvoir l’opinion internationale, parmi ces meurtres, est la mort de l’ancien joueur de football américain George Floyd (46 ans) survenue, le 25 mai 2020, après son arrestation par un policier.

Coup Coronavirus !

Sans doute, la crise du Coronavirus a également donné un sévère coup de canif à la cote de Donald Trump. Lui qui avait même ouvertement évoqué, le 30 juillet dernier, un possible report de l’élection présidentielle de novembre dans une série de tweets, mettant en avant, sans la moindre preuve, des risques de fraude liée à cette pandémie.

Plus loin, il est décelé qu’à peine un peu plus d’un tiers des Américains (37%) approuvent la gestion de cette crise par le président Trump, selon un sondage Reuters-Ipsos paru, en juin 2020, alors que la maladie faisait plus de 120 000 morts aux Etats-Unis et que les contaminations accéléraient dans plusieurs régions du pays.

Lors d’un meeting de campagne à Tulsa dans l’Oklahoma, le locataire de la Maison blanche déclarait en référence à la pandémie: «Quand vous faites des tests (…), vous allez (…) trouver plus de cas. J’ai donc dit à mes collaborateurs: «Ralentissez les tests, s’il vous plaît». Il sera atteint, quelques semaines plus tard, du Coronavirus. Avant d’être «sanctionné» par les Américains !

 Salla GUEYE