Le Sénégal a besoin de 13 milliards de dollars, soit 6992.858.600.000 fCfa pour l’adaptation et l’atténuation des effets du changement climatique. Ce montant figure dans la Contribution déterminée sur le plan national (Cdn) et présentée le 28 décembre 2020.
Le Sénégal montre l’exemple dans la lutte contre le réchauffement de la planète. Le ministre de l’Environnement et du Développement durable a lancé, le 28 décembre 2020, la Contribution déterminée sur le plan national (Cdn) du Sénégal qui se conforme davantage à l’Accord de Paris sur le climat. La Cdn est, en réalité, un document qui condense les objectifs de réduction des émissions et les stratégies de leur réalisation. Le Sénégal s’est engagé à réduire de 5 % ses émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2025 et à 7 % d’ici à 2030. Mais selon les autorités, cette réduction pourrait être de 23 % et 29 % respectivement d’ici à 2025 et d’ici à 2030 si la communauté internationale met sur la table des financements conséquents et facilite le transfert de nouvelles technologies et le renforcement des capacités institutionnelles et humaines dans le domaine du changement climatique. « Notre Cdn, faudrait-il le souligner, s’articule autour de trois piliers fondamentaux. Il s’agit de l’atténuation des gaz à effet de serre avec des actions dont le coût total est estimé à 8,7 milliards de dollars. Ces actions promeuvent une trajectoire de développement sobre en carbone, avec un objectif de réduction de nos émissions de gaz à effet de serre de 7% à 29% à l’horizon 2030, par rapport à la situation de référence de 2010 », a présenté le ministre de l’Environnement et du Développement durable, Abdou Karim Sall. Le coût d’adaptation aux effets des changements climatiques est estimé à 4,3 milliards de dollars d’ici à 2030, précise M. Sall. L’objectif est de permettre à des communautés, des écosystèmes et des acteurs de développement d’être plus résilients aux aléas climatiques, tout en maintenant le pays sur la trajectoire de croissance telle que définie dans le Plan Sénégal émergent (Pse).
L’atteinte de ces objectifs requiert la mobilisation de ressources conséquentes. Déjà, le Sénégal a pu capter 150 millions de dollars avec dix projets approuvés par le Fonds vert climat. Toutefois, il reste un gap à combler. « Force est de constater qu’il nous reste encore du chemin à faire pour mobiliser les 13 milliards de dollars nécessaires à la mise en œuvre de l’ensemble des activités programmées dans la Cdn », a souligné le ministre qui a invité tous les acteurs à travailler en parfaite synergie pour mutualiser les moyens disponibles et définir un cadre performant de suivi-évaluation. Ce cadre aura pour mission de rendre compte au chef de l’État et aux instances habilitées des Nations Unies, « des progrès accomplis et des difficultés rencontrées dans la mise en œuvre de la Cdn ».
Les objectifs fixés d’atténuation et d’adaptation sont à la portée du Sénégal si l’on se fie aux techniciens qui ont élaboré le document. « La Cdn propose des options d’adaptation efficaces avec des objectifs mesurables et réalistes », a estimé le président du Comité national changements climatiques (Comnacc), Ousmane Fall Sarr.
La représentante du Pnud, Ndèye Fatou Diène, s’est félicitée du chemin parcouru par le Sénégal pour contribuer aux efforts globaux d’atténuation des effets adverses du dérèglement climatique. Elle a cité, entre autres, la construction des centres solaires, la centrale éolienne et aussi des projets de reforestation.
Les représentants du Haut conseil des collectivités territoriales (Hcct), Mamadou Diop et de l’Assemblée nationale, Pape Sagna Mbaye, ont pris l’engagement de contribuer à la vulgarisation de la Cdn qui est arrimée aux objectifs du Pse.
Idrissa SANE