
La Ministre de l’Environnement et du Développement Durable, Mme Masouda Mint Baham Ould Mohamed Laghdaf, accompagnée du wali mouçaid de la wilaya de Tiris Zemmour, M. Mokhtar Ould Baba Ould Ahmed, wali par intérim, a supervisé, dimanche dans la ville de Zouerate, le lancement d’un projet pilote qui œuvre pour la récupération du mercure par condensation après le processus de combustion, et une campagne de sensibilisation sur les dangers de l’utilisation des produits chimiques en dehors des exigences environnementales et sanitaires dans l’exploitation minière privée.
La campagne de sensibilisation, organisée par la Direction de l’évaluation et du contrôle de l’environnement, en coopération avec l’organisation « Yeghraf » pour la préservation de l’environnement et l’action humanitaire, vise à sensibiliser sur les risques de déchets associés à l’exploitation minière et à l’utilisation incontrôlée des produits chimiques en général et du mercure en particulier utilisés dans l’extraction de l’or par des méthodes traditionnelles, grâce au contrôle complet du mercure pendant le processus de combustion. Elle vise également à réutiliser le mercure condensé dans le processus de traitement, à trouver des solutions efficaces et durables, et à promouvoir des méthodes alternatives plus sûres et plus respectueuses de l’environnement, qui garantissent la santé des citoyens et préservent la biodiversité.
Dans un discours prononcé à cette occasion, la ministre de l’Environnement a souligné que le secteur minier privé est devenu un levier économique, tant en termes de croissance, de création d’emplois, d’absorption du chômage, qu’en termes de diversification des sources de revenus du pays.
Elle a ajouté que malgré la prise de conscience de l’État du rôle important joué par le secteur minier privé et sa volonté de le soutenir et de le développer, cette activité est entrée dans le pays de manière accélérée et aléatoire qui n’a pas pris en compte les exigences environnementales et sanitaires, sachant que les besoins sanitaires et la faisabilité environnementale et sociale priment sur la faisabilité économique, et le droit de vivre dans un environnement sain pour les humains et les générations futures, des droits garantis par les lois nationales et les conventions internationales.
Elle a indiqué que le gouvernement a ressenti ces préoccupations exprimées par les citoyens, et que l’engagement de Son Excellence le Président de la République, Monsieur Mohamed Ould Cheikh Ghazouani, le 2 février 2020, envers les habitants de la wilaya du Tirs Zemmour a été strict en abordant la réconciliation entre la nécessité pour le pays d’exploiter ses richesses et la nécessité pour cette exploitation de se faire de manière respectueuse de l’environnement et saine. Elle a expliqué qu’en réponse aux directives de Son Excellence le Président de la République et du Gouvernement du Premier Ministre, M. El Moctar Ould Djay, sa visite actuelle s’inscrit dans le cadre du suivi de la mise en œuvre de ces engagements. Elle a passé en revue certaines des mesures prises par le ministère de l’Environnement et du Développement durable pour l’extraction sûre de l’or, telles que l’obligation pour toutes les entreprises de catégorie « F » de réaliser une étude d’impact environnemental et social, la recherche d’une alternative relativement sûre au cyanure, la mise en place d’un service de police de l’environnement chargé de surveiller le matériel de traitement depuis le port jusqu’aux sites des entreprises, le suivi de l’étendue de l’engagement de ces entreprises dans le plan de gestion environnementale et la mise en œuvre de campagnes de sensibilisation sur le danger de l’utilisation du mercure dans les centres de traitement, soulignant que malgré les mesures susmentionnées, l’utilisation du mercure est une préoccupation majeure pour les responsables du ministère de l’Environnement et du Développement durable.
Selon l’Organisation mondiale de la santé, le cas le plus dangereux de mercure est lorsqu’il se présente sous forme de vapeur, où il pénètre dans le corps par le système respiratoire, et de grandes quantités de vapeur inhalée sont transférées des poumons au sang pour s’accumuler dans le cerveau et d’autres organes vitaux.
Elle a souligné que la fuite de mercure dans le sol, les plantes et l’eau est une autre voie pour atteindre les humains, où il est consommé par les organismes vivants et par le processus d’accumulation biologique pour se retrouver dans des produits alimentaires destinés à la consommation humaine tels que la viande, le lait et le poisson.
Dans le cadre de la recherche de solutions à ces risques, le ministère de l’Environnement et du Développement durable lancera un projet pilote visant à récupérer le mercure par condensation après le processus de combustion afin de contrôler pleinement cette substance pendant le processus d’incinération, ce qui garantit la sécurité des travailleurs directs, réduit la propagation du mercure dans l’environnement et réutilise des quantités intensives dans le processus de traitement, représentant ainsi une économie d’argent pour les propriétaires d’usines.
Elle a souligné que les responsables du secteur de l’environnement et du développement durable travaillent d’arrache-pied pour offrir un environnement propre et sûr aux citoyens de l’exploration aurifère, et considèrent que la lutte contre les risques environnementaux résultant de l’utilisation de produits chimiques dans l’exploration aurifère est une étape essentielle vers la réalisation d’un développement durable. Elle a appelé à une coopération efficace entre les diverses agences gouvernementales, les sociétés minières, les propriétaires de moulins, les prospecteurs et la société civile afin de réduire les dommages environnementaux et sanitaires qui peuvent résulter de ces activités.
À son tour, le conseiller du président de la région de Tirs Zemmour a passé en revue la spécificité environnementale de la wilaya et ses riches capacités environnementales et sa biodiversité, qui nécessitent des efforts concertés pour le protéger et préserver la santé de nos citoyens.
Quant à l’adjointe au maire de la municipalité de Zouerate, elle a appelé à la réduction de l’impact environnemental résultant des opérations d’extraction autour de la ville, et à la mise en œuvre immédiate de la décision de transférer les moulins à pierre saturés de mercure dans la région de Sfaryat, et au renforcement des mesures préventives pour réduire les fuites de sol saturé en mercure lors de son transfert vers les usines pour traitement et à ne pas tolérer les activités des manipulateurs dans le commerce de matières dangereuses telles que le mercure, et à obliger les moulins à pierre à traiter les déchets des sacs en plastique en raison de leur impact négatif sur la végétation et le bétail, et ce en obligeant les prospecteurs à combler les fosses résultant de l’extraction de pierres. La Ministre de l’Environnement et du Développement Durable a donné suite à des exposés théoriques qui abordent le problème du mercure et ses effets sur la santé de l’environnement et des êtres humains.
Ces exposés ont également porté sur certaines mesures à prendre pour assurer la sécurité de l’environnement et réduire les répercussions des produits chimiques utilisés dans les mines privées sur la santé humaine et l’environnement.
Les exposés comprenaient l’introduction de l’appareil développé dans l’exploitation minière privée et son rôle central dans la réduction des fuites de mercure pendant le processus de bouletage de l’or.
La ministre a fait suite à un exposé technique de l’ingénieur Ahmed Salem Ould Edik, président de l’Organisation « Yeghraf » pour la conservation de l’environnement et l’action humanitaire, qui comprenait les dangers des déchets chimiques utilisés dans l’extraction de l’or.
Elle a ensuite visité le site des 130 moulins à pierre à la périphérie de la ville de Zouérat, qui dépendent du mercure pour granuler l’or, et les quantités de mercure varient en fonction des quantités de pierres broyées.
La ministre a visité le broyage et l’affinage de l’or, s’enquérant des mesures de sécurité environnementale et de leur respect de la réglementation et des lois en vigueur dans ce domaine.
Elle était accompagnée du hakem de Zouérat, M. Mohamed Mahmoud Ould Sidi Ely, du président de la Fédération des usines aurifères, et de plusieurs hauts responsables du ministère de l’Environnement et du Développement durable.