Le président libanais Michel Aoun (au centre) pour le premier conseil des ministres du gouvernement dirigé par Hassan Diab, le 22 janvier 2020. AFP
Secoué par un soulèvement populaire sans précédent contre la classe politique, le Liban s’est doté d’un nouveau gouvernement, mardi 21 janvier. Peu après le dévoilement de sa composition, le premier ministre, Hassan Diab, a réservé ses premiers mots au mouvement de contestation en cours depuis plus de trois mois : il a salué le sursaut amené par la mobilisation et promis de répondre aux revendications, comme la lutte contre la corruption. Le nouvel exécutif fait face à des défis colossaux, au premier rang desquels la chute à grande vitesse de l’économie.
Universitaire et ancien ministre de l’éducation, Hassan Diab prend la tête d’un gouvernement plus resserré que d’ordinaire : il compte vingt ministres, contre trente dans le précédent. Cela s’accompagne de fusions improbables : parmi celles-ci, les portefeuilles de la culture et de l’agriculture ont été placés sous la houlette d’un même ministre.
Des femmes mieux représentées
Les femmes, au nombre de six, sont mieux représentées, même si la parité est encore loin. Deux d’entre elles ont été nommées à des postes-clés : la défense, dont la titulaire, Zeina Acar Adra, devient aussi vice-première ministre, et la justice, dévolue à une avocate, Marie-Claude Najm. Figure reconnue, cette dernière avait rallié le soulèvement. Elle entend s’atteler à bâtir « l’indépendance de la justice », une autre revendication phare de la rue. Autre nom remarqué, celui du ministre des affaires étrangères, Nassif Hitti, un diplomate chevronné.